Étretat, la plage-diadème
La mer, à Étretat, a des manières de chercheur d’or : le reflux dérobe une partie des galets, le flot les tamise avec vigueur et le flux les rejette sans ménagement, avec ce bruit de raclement minéral propre à cette plage et à elle seule. Ceux qui ont toujours habité ici sont appelés des « vieux galets », c’est dire l’importance de ces pierres chahutées dans la culture du lieu et leur symbolisme. De son côté, le front de mer apaise d’emblée et attire les promeneurs jour et nuit, par tous les temps.
Autour de cette plage-diadème veillent des vigies de pierre, l’Aiguille creuse et la Manneporte. Dans cette petite valleuse défila la noblesse – le prince Napoléon, la reine douairière d’Espagne – puis les écrivains (Hugo, Michelet, Maupassant…) et les artistes (Offenbach, Delacroix, Courbet…), aujourd’hui remplacés par les touristes venus du monde entier.
Cette renommée d’un siècle et demi n’a pour autant pas fait enfler démesurément la ville ou dénaturé le lieu. Imperturbable, Étretat demeure la petite station balnéaire au charme tranquille. Sage comme une image ou, plus précisément, comme une carte postale.